Robocop par Altaya : J'en prendrais pour 1.99 seulement !
Les collections par abonnement
Les gens qui me connaissent, même de loin, savent que mon film préféré est Robocop de Paul Verhoeven. Je ne ferais pas de prosélytisme ici, vous attendrez ma review de Robocop Rogue City pour ça.
Mais en tant que psychopathe afficionado, quand Altaya propose chez mon marchand de journaux la possibilité de fabriquer une fidèle réplique de Robocop à l’échelle 1/3 en Métal et ABS injecté de grande qualité, la tentation et mon compte en banque sont fébriles.
Qu’est ce qu’on va faire de toutes ces encyclopédies ?
Les fameuses collection par abonnement ! Hachette, Altaya, Atlas, quel gamin n’a pas été abonné à ces foutus fiches de cuisine sur le corps humain, à la collection des pierres précieuses ou du village des Schtroumpfs ? Mais si, vous savez, avec le fameux premier numéro et son fascicule à 1,99 euros seulement !
1,99 euros, prix d’appel qui sera largement compensé pour l’éditeur lorsqu’un abruti comme moi s’abonnera à la collection car, spoiler, le prix augmente drastiquement à chaque numéro.
Système économique largement critiqué et souvent assimilé à “C’est un peu de l’arnaque quand même, non ?”.
Effectivement, sans aller jusqu’à qualifier “d’arnaque” ces collections, plusieurs points restent volontairement flou : Coût total de l’abonnement un peu planqué, conditions de résiliation laborieuses, frais supplémentaires, arrêt de production anticipé… Dans certains cas, on frôle la pratique commerciale trompeuse. De plus, il est assez aisé de supposer que la marge exercée par ces grands groupes leur est largement profitable.
Exploiter la passion des collectionneurs et autre maquettistes, en voilà un bon filon ! “Vous vous rendez compte ? Ces cons là, ils l’assemblent eux-mêmes et ça leur plait !”
Qu’est ce qu’on est con ! On le sait, hein, qu’on va se galérer avec des petits bouts de plastique qui nous pètent entre les doigts, s’ouvrir la main avec le tournevis en plastique, pour monter R2-D2 à l’envers, tout ça sous couvert de divertissement ! Quels cons !
Mais en même temps, c’est la seule figurine de Robocop de cette taille ! Regardez moi ça !
Oui, bah, oui. J’ai craqué. EVIDEMMENT ! Regardez moi ça comment il claque sa grand-mère ! L’équivalent d’un SMIC et de deux ans de ma vie. C’est sans doute pour ça que je n’ai pas d’enfants… Pour pas qu’ils le cassent ces petits fils de tepu !
Ceci dit, la tête n’est pas fixé et l’articulation de la jambe gauche recollée mais ça, y’a que moi qui le sait.
50 Crise de nerfs, 50 “Il est beau quand même”, 100 numéros.
J’aurais pu vous détailler le montage par étape et les innombrables défauts liés à ce dernier mais pour que ce soit moins chiant pour tout le monde, je vais résumer.
Si une bonne partie de l’assemblage s’est déroulé sans anicroches, grâce à une grosse dose de patience notamment, certaines parties se sont avérées vraiment démoniaques. Pour le prix et le rendu final, il est clair que des concessions ont dû être réalisées : Les 2 tournevis fournis sont relativement fragiles, les vis (toujours fournis en double de la quantité nécessaire) se foirent facilement et si le nombre d’articulations sur le personnages est impressionnant, leurs système souvent à base de ressort respire la fragilité. Spéciale dédicace aux doigts qu’il faut assembler phalange par phalange que l’on aura elles-mêmes assemblées au préalables, le tout à base de petits ressorts et de micro-vis qui sautent au moindre effort, avec des pièces qui ne s’emboitent pas toujours comme il faut. Et là pointe le plus gros défaut de ce genre de construction : Forcer, insister au risque de briser une pièce OU faire en sorte que ça tienne sans prendre de risque.
Bilan : Robocop a des mains mais ne peut pas tenir son pistolet.
Oh je pourrais forcer un peu sur les doigts pour qu’ils tiennent l’arme, au risque de voir quelques phalanges et leurs ressorts acérés me voler dans les yeux.
Toujours dans un soucis d’interactivité et de dynamisme, la jambe-holster du cyborg peut s’ouvrir en pressant un bouton. Autant vous dire qu’elle reste ouverte. Elle peut fermer hein. Mais au moindre claquement de porte, il risque de dégainer son arme !
-T’as qu’à pas avoir des pains aux raisins à la places des mains aussi !
-Ah je l’attendais celle-là !
C’est un peu l’excuse : à qui est-ce la faute ? La finition des pièces laisse-t-elle à désirer ou bien ai-je simplement deux mains gauches ?
Très honnêtement, les deux, mais la première solution est majoritaire.
Encore une fois, dans l’ensemble, on a affaire à une “figurine”* de très très bonne facture, c’est alors d’autant plus dommage que des systèmes d’assemblages malins et agréables côtoient des illogismes totaux ! Certains répondront que la frustration fait également partie de ce genre d’aventure : Je ne suis pas certain.
Par exemple : Proposer des fixations anti-dérapantes pour les pieds du personnage qui glisse sur son socle en plastique n’aurait pas été du luxe, son maintient résidant uniquement sur sa position et une pince à la force plutôt faible. Ce qui aurait évité qu’il glisse et se casse l’articulation de la jambe, uniquement maintenu par deux petites vis. Car le bonhomme d’une soixantaine de centimètres pèse son poids et le manipuler n’est pas chose aisée ! Et n’oublions pas que sur un montage en 100 numéros comprenant plusieurs centaines de pièces, le droit à l’erreur n’est pas permit, laissez tomber l’idée de démonter une partie en cas d’erreur.
-Ah, ça serait vraiment con, hein…
-Ahah, ouais !
-J’ai monté l’articulation de la tête à l’envers. Non mais laissez moi vous expliquer !
L’articulation sur laquelle nous fixons la tête équivaut à un cou en deux parties qui se clipsent, grossièrement : la nuque et la gorge.
Petit twist : plus de 20 numéros séparent ces deux assemblages. Pas grave, ce sont deux pièces quasiment identique, il n’y aura pas de problème. Sauf qu’ils ont décidés qu’il y aurait un sens précis dans lequel les pièces s’emboitent déterminé par des bitoniaux et problème : Ma nuque est monté à la place de la gorge et à cause du sens des bitonniaux je ne peux pas fixer la gorge derrière la nuque.
Vous suivez toujours ?
Ce problème n’en serait pas un si le cou pouvait pivoter à 360 degrés, or, il est bloqué sur un axe de 40°, rendant impossible l’inversion des pièces sans tout démonter et donc en risquant de casser d’autres pièces. Voilà qui cristallise la logique un peu étrange de ce Robocop. Pourquoi ne pas pouvoir tourner la tête à 360 ? Par soucis de réalisme ? N’exagérons rien, voulez vous !
Sans avoir vérifié, je suis à peu prés sur d’avoir suivi le fascicule à la lettre mais ils le disent eux-mêmes, c’est sujet à changement. Bah bravo !
Fascicules très sympa d’ailleurs, en 100 numéros, une bonne partie de l’historique de la licence est retracée : La trilogie, les séries, jeux vidéos et remake, avec à chaque fois un article dédié à des innovations technologiques.
Mort ou Vif ?
Force est d’admettre que malgré quelques “couac”, le résultat final a vraiment de la gueule ! Et je ne regrette pas d’avoir payé un supplément pour obtenir le socle “premium” lumineux et affublé du logo de l’OCP (un peu chiant à monter parfois, lui aussi). A noter que Robocop est doté d’un haut parleur qui récite des répliques du film mais j’ai préféré ne pas laisser les piles à l’intérieur, au cas où, car maintenant qu’il est posé de manière stable, hors de question d’y retoucher, croyez moi !
Si j’avais UN petit reproche à faire sur la figurine elle-même ça serait sans doute la peinture que je trouve un peu sage : grise métallisée, sans aucune nuance, mais l’on pourrait débattre longtemps de la couleur de Robocop.
Les “cadeaux” de l’abonnements sont plutôt cools, des “bonus” bienvenus : Sac à dos, casquette, petit buste, batterie portable…
En bref : Une très jolie pièce qui, je pense, vaut son prix !
Merde, ils m’ont eu !
Finalement, ces collections, c’est un peu comme les relations toxiques, on a beau se méfier, ils trouvent toujours le moyen de nous séduire !
PS : Sideshow Collectible a annoncé une statuette au 1/3, avec, certes, une jolie peinture mais le tout est uniquement en résine, aux alentours des 1 500 euros. Mon banquier passe mon tour, mais si vous voulez me l’offrir pour que je puisse faire une collection de Robocop géant, n’hésitez pas.
*Comment qualifier cet objet ? Figurine, statue, on sait pas trop. Réplique, c’est pas mal !
À la fois drôle et fort pertinent, jeune homme !