! Contient des spoilers !
Robocop 3, c’est clairement…
-P’tain, mais il parle de Robocop tout le temps, en fait.
-Oui.
Tu estimes que Robocop est trop violent pour tes gosses ? Pauvre naze. Enfin, heureusement, tu peux leur montrer Robocop 3 !
Pensé avant tout comme un produit mercantile destiné aux enfants, le métrage fait fi de la violence graphique des deux premiers opus.
La violence sociale, par contre…
Le film a clairement souffert d’une production lancée en catastrophe, par un Orion Pictures aux portes de la banqueroute. Peter Weller, officiellement indisponible (mais surtout pas trop chaud), sera remplacé par Robert Burke, encastré dans le costume trop petit de son prédécesseur ; un budget inférieur à Robocop 2 ; classé PG-13 pour vendre des jouets ; le film restera bloqué sur une étagère pendant 2 ans avant de pouvoir sortir.
Bref, tout ça n’est pas très bien huilé.
Certains osent même traiter le film de nanar !
Et pourtant.
Robocop 3, quand on le prend pour ce qu’il est (un film destiné à la jeunesse), ne s’avère pas con du tout.
Finalement, l’argument principal de ses détracteurs, c'est : “lol y’a pas de sang”.
Mais force est d’admettre que le film tente de compenser sa quasi-absence de violence graphique et ses fusillade absurdes où personne ne meurt par des séquences Over-The-Top.
Tout pue le “cool” dans Robocop 3. Le Policier-Robot ne peut pas rentrer dans une pièce sans péter un mur, il a une MITRAILLETTE-BRAS, tout explose, prend feu, il a une MITRAILLETTE-BRAS ! Nan parce que j’ai bien vu que vous aviez pas réagi la première fois que je l’ai dit ! Y’a un Cyborg Ninja, des Nazis, des Punks, mais aussi un BRAS-MITRAILLETTE et un Jet-pack !
Le film fait tout pour vous faire oublier l’absence de sang.
Alors, j’avoue que « co-écrit par Frank Miller » n’est peut-être pas la mention à laquelle je m’attends en regardant un film pour enfant, mais justement, c’est sans doute grâce à ce curieux mélange que la bouffe pour bébé prend !
Adibou - j’apprends la politique
Ce troisième opus prend place quelques mois après les deux premiers films.
La construction de Delta City, ville utopiste, commence enfin ! Cependant, il faut bien trouver de la place pour ce futur radieux ; c’est pourquoi l’OCP (c’est les méchants) part raser quelques quartiers de la vieille ville de Détroit, et tant pis si les habitants sont encore dedans !
Mais heureusement, une poche de résistance se forme contre ce conglomérat capitalo-nazi immobilier !
Pris dans une guerre civile entre ses employeurs, ses collègues flics et des gangs dégénérés, Alex Murphy aka Robocop va devoir choisir son camp, en tentant de conserver son humanité.
En tant qu’adulte, le film vous paraîtra un peu manichéen. J’veux dire, les méchants sont habillés comme des nazis, niveau subtilité Frank Miller/20. Mais en même temps, de nos jours, est ce que les méchants sont pas habillés comme des nazis aussi ?
Est-ce que la situation politique actuelle n’est pas un peu binaire ?
Nos dirigeants n’y vont-ils pas de leur punch line capitaliste infantilisante ?
Les forces de l’ordre ne serait-elles pas employées dans un but purement répressif ?
Attends, il parle du film là ou…
Cependant, si vous votez à droite, attention, votre lecture du film risque d’être totalement inversée !
Je m’en viens à penser que les films d’« anticipation » ont été nommés comme ça pour nous rassurer…
-mais non, c’est de l’anticipation, ça dépeint un futur hypothétique !
-Ah bah ça va alors ! Parce que je commençais à comparer !
Robocop 3, c’est aussi un casting féminin BAD ASS et bien plus présent que dans les précédents opus ! Le film étant en partie vécu à travers les yeux de Nikko, gamine d’environ 7 ans, clairement mature pour son âge, passionné d’informatique, qui se retrouve adopté par le mouvement de résistance de Bertha (inspiré du personnage de Martha Washington de Miller), aidé par la Pr. Lazarus, en charge de Murphy chez OCP, et évidemment, Anne Lewis présente une partie du film. Un casting extrêmement convaincant d’ailleurs !
-Hé voilà, encore un coup des wokes !
Des messages très positifs :
Bah ça alors ! Le consentement, ça a pas été inventé l’année dernière ?!
Bien sur, Robocop 3 souffre de sa production rushée, on critiquera un peu trop facilement la séquence finale du Jet-Pack qui aurait pu avoir bien plus de gueule, des poursuites et fusillades un poil molle, parce que, effectivement, tout le monde a l’air de tirer un peu dans le vide ou sur des meubles mais si vous cherchez un film divertissant pour vos mômes et qui leur parle un peu politique, ça tape en plein dedans. Humour caustique, action outrancière, Robocop 3, c’est clairement Robocop, pour les enfants.
Achevons cet article par cette séquence très forte, qui résume bien le conflit au centre de l’intrigue. Parce que, contrairement à ce que mes propos pourraient laisser penser, Robocop 3 n’est pas un film anti-flics. C’est un film anti-fascistes. Comment ça, pléonasme ? ça va pas non ?!
Et juste pour mon plaisir perso, le méchant Otomo (t’as la ref’ ?), l’un de mes robots préférés du cinéma.